Réfléchir aux transports d'hier pour repenser ceux de demain : une responsabilité d’élue
En découvrant récemment une exposition consacrée à Troyes dans les années 1950 à 1970, un détail m’a frappée. C’était la diversité des modes de transport déjà présents à l’époque : la micheline, le tramway, les bus. Un véritable réseau, pensé, connecté, au service de la population. Ce voyage dans le passé m’a poussée à m’interroger, en tant qu’élue responsable, sur les choix que nous avons faits ces trente dernières années. Avons-nous réellement placé la mobilité au cœur de nos politiques publiques ?
Car aujourd’hui, il n’existe pas un seul de mes interlocuteurs qui ne me parle des transports. Soit pour se plaindre de l’offre à l’intérieur de la ville de Troyes, soit pour déplorer les liaisons insuffisantes vers Paris, Reims ou même entre les communes de notre propre agglomération. C’est un signal fort : la mobilité est devenue un facteur de rupture, d’isolement, parfois même d’injustice sociale. Et pourtant, c’est aussi un levier de dynamisme, de cohésion, d’écologie.
Ce qui manque cruellement aujourd’hui, c’est une vision structurée, une conception des transports par quartier, basée sur les flux réels de population. Où sont les études précises sur les besoins ? Où sont les concertations larges avec les habitants, les usagers ? Nous avons trop souvent empilé des solutions techniques sans penser les continuités : des routes dégradées, des pistes cyclables sans cohérence, des horaires de bus peu adaptés à la vie quotidienne.
Pire encore, le service de transport public s’est dégradé année après année : fréquence en baisse, lignes supprimées ou mal adaptées, manque de régularité… Ce n’est pas ainsi que l’on encourage les habitants à délaisser leur voiture individuelle, ni que l’on accompagne les plus vulnérables dans leurs déplacements du quotidien.
Il est temps de redonner aux transports leur place centrale dans la politique urbaine. Ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Pour cela, il faut :
Une réelle concertation citoyenne ;
Des investissements ciblés sur les mobilités douces et collectives ;
Une vision à long terme, pensée à l’échelle de l’agglomération et des interconnexions avec les grandes villes régionales ;
Et surtout, une volonté politique ferme, pour ne plus subir, mais construire.
En regardant les archives de notre ville, je vois qu’autrefois, on osait inventer, expérimenter, relier. C’est cet esprit qu’il nous faut retrouver. Les transports ne doivent plus être une source de frustration, mais un outil de transformation. Pour une ville plus juste, plus fluide, plus vivable..
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